Billy Kaplan & Julian Keller

I don't wanna fight alone anymore

S’habiller à l’aide de mains artificielles était bien plus compliqué qu’il n’y paraissait. Merveilles technologiques reliées à ses terminaisons nerveuses, elles n’en restaient pas moins des corps étrangers avec lesquels Julian Keller était forcé de composer. Vêtu d’un simple short et d’un tank top blanc qu’il avait dû se reprendre huit fois à enfiler avant d’y parvenir, Julian traversait les couloirs de l’Institut à toute allure pour retrouver Billy en salle des dangers. Ce retard ne lui ressemblait pas, lui qui appréciait tant passer du temps avec son seul ami de l’Institut – même s’il s’agissait de se prendre une nouvelle raclée jour après jour face aux simulations d’Hank McCoy.

Le simple fait d’apercevoir Billy lui redonna le sourire. « Salut Paige ! » Julian avait pris l’habitude de le surnommer avec l’un des prénoms des sœurs Halliwell, en référence à ses pouvoirs qui ressemblaient souvent plus à de la magie qu’à une mutation. C’était purement affectueux, même s’il devait bien avouer se régaler des regards assassins qu’il recevait parfois du jeune mage. « Désolé du retard, j’apprenais à Scott comment piloter le Blackbird. Pas facile pour un borgne, tu comprends ? Bref, prêt pour ta raclée du jour ? » Le bras droit de Julian était encore couvert d’un sale bleu infligé par un robot quelques jours plus tôt. Au niveau de ses poignets, deux gants noirs recouvraient ses mains robotisées, dans une vaine tentative de faire oublier au monde extérieur leur véritable nature.

Il vint se placer à ses côtés. Autour d’eux, les murs avaient déjà commencé à se déplacer pour lancer la simulation. « Captain America ? Je me tape déjà les sermons moralisateurs de Xavier trois fois par jour, épargne-moi. » Le mutant leva les yeux au ciel en repensant aux dernières paroles que le directeur de l’établissement avait eu à son égard, le matin même. Repensant aux mots de Billy, ses lèvres se fendirent alors d’un sourire en coin. « Et puis, tu aimerais beaucoup trop ça. Vaut mieux pas passer le poster dans ta chambre à la lumière noire, si tu vois c’que j’veux dire. » Il se mit à rire de sa propre blague et bouscula gentiment le mutant à l’épaule. S’il y avait bien une chose qu’il avait appris de Billy lors de ses quelques intrusions télépathiques incontrôlées, c’était la passion du jeune homme pour certaines parties du corps de Cap. Le télékinésiste en était presque jaloux. Comme pour le punir de cette blague douteuse, le plafond de la salle des dangers s’ouvrit soudain pour laisser tomber dans leur direction un immense bloc de métal.